Le Gouvernement fédéral et son Secrétaire d’État, de la Cruauté et de l’Inhumanité !

Quand les droits de l’Homme sont foulés du pied…

Ces derniers temps, nous ne comptons plus les violations des droits humains commises par le Gouvernement MR/N-VA. Ces violations de droits fondamentaux ne choquent même plus, tellement elles sont nombreuses et tellement elles sont coutumières du ce Gouvernement en place.

Je souhaiterais d’abord rappeler le triste sort réservé à ces Soudanais, arrivés chez nous car ils craignaient pour leur vie. Malgré cela, le Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration a jugé qu’ils n’avaient rien à faire chez nous et les a renvoyé dans leur pays malgré les appels à l’aide désespérés de ces humains en danger. Ces cris n’étaient pas feints, de retour au Soudan, ces personnes ont été torturées ; le Commissaire aux Réfugiés et aux Apatrides a d’ailleurs estimé que la Belgique a violé l’article 3 de la Convention européenne des Droit de l’Homme (CEDH) qui interdit les traitements inhumains et dégradants. 

Ensuite, vous le savez, s’est déroulé cet épisode de course poursuite entre un véhicule et les forces de l’ordre. Les circonstances qui ont menées à la mort tragique de la petite Mawda restent à clarifier ; il reviendra au pouvoir judiciaire de condamner la cas échéant les fautifs. En vertu du respect de la séparation des pouvoirs, je ne prendrai pas position afin de garantir la sérénité de l’enquête en cours.

Ce que je peux déplorer, ce qui peut m’étonner vivement, c’est que les parents de cette fillette ne soient pas assurés de rester en Belgique malgré la situation. D’aucuns auraient souhaité déjà les renvoyer d’où ils viennent alors qu’ils ont perdu leur fille ici, en Belgique.

Ce que je peux condamner fermement, ce sont les menaces proférées par Theo Francken à l’égard de ces onze recteurs d’universités qui ont pris position pour la régularisation définitive de ces parents. Ces académiques ont ainsi ouvertement plaidé pour que le père et la mère de Mawda puissent rester chez nous définitivement après la mort de leur fille. Francken ne l’entendait de cette oreille et n’a pas hésité à mettre à mal les principes sacrés de la liberté académique et de la liberté d’expression en menaçant ces recteurs engagés. Dans une démocratie, c’est tout simplement intolérable ! 

Nombreux sont les citoyens à s’émouvoir du sort réservé aux réfugiés les derniers mois chez nous. Plusieurs personnalités du pays ont ainsi décidé de signer une pétition concernant l’accueil de ces réfugiés. Pour ces personnes, il faut agir, la situation n’est plus humaine !

Dans une démarche digne d’un temps révolu, faisant usage d’une technique bien connue et odieuse, des jeunes du Vlaams Belang, organisés en un groupe sordide, se sont donnés comme but de récupérer les noms de ces signataires. Ensuite, ils ont effectué un travail de recherche des coordonnées desdits signataires. Le but final : préparer des documents didactiques à l’usage des migrants, aller à la rencontre de ceux-ci et leur communiquer les données privées des signataires. 

Soyons clair, cette démarche odieuse est avant tout une démarche d’intimidation : les jeunes du VB donnent de faux espoirs à ces humains en détresse en leur disant qu’une personne est prête à les héberger. Je ne crois pas une seconde que ces jeunes, ouvertement xénophobes, soient allés à la rencontre des demandeurs d’asile dans une optique altruiste, humaniste et désintéressée. Il s’agissait simplement de nuire à ces personnes en détresse et aux signataires de la pétition.

Plus largement et plus insidieusement, le VB veut faire savoir à ces protecteurs des réfugiés qu’ils sont connus, qu’on sait où les trouver. Violence symbolique, intimidation franche, intérêt feint pour le cas des migrants, cette attitude, qui ne semble pas émouvoir la N-VA, est infâme ! Le climat est donné… 

Pour revenir sur la N-VA justement, permettez-moi de refaire le point à propos du très polémique secrétaire d’État Francken.

D’abord, il a remis en cause l’article 3 de la CEDH dans la mesure où il a affirmé qu’il faut pouvoir refouler les migrants chez eux, c’est-à-dire pratiquer les push backs. Or, la Cour européenne des Droits de l’Homme interdit cette pratique depuis 2012. Francken n’a que faire de cette jurisprudence, il compte s’asseoir sur la séparation des pouvoirs et outrepasser cette règle.

Certes, obtenir le droit d’asile n’est pas un droit absolu, mais pouvoir faire une demande d’asile est un droit fondamental de tout État de droit, de toute démocratie.

Ici, nous sommes dans une situation où il y a des réfugiés de guerre, l’article 3 de la CEDH les protège donc d’un traitement cruel et dégradant : retourner dans leur pays en guerre. Le droit d’asile est donc leur seul moyen de survivre, c’est un droit sacré que nous devons protéger. Francken, on le sait, veut pouvoir contourner ces règles, les arranger à sa sauce, et ce n’est pas Charles Michel qui l’en a blâmer ouvertement. Il n’a été ni limogé, ni recadré.

La Belgique a toujours été un pays d’accueil, un pays des droits humains mais aujourd’hui je suis inquiet et de plus en plus préoccupé car le parti libéral, dont le Premier Ministre est issu, cautionne les propos et les actes de Francken, en oubliant les valeurs mêmes du libéralisme dont le MR se revendique pourtant. La Belgique glisse doucement vers l’extrémisme et vers des dérives autoritaires.

J’en veux pour preuve une série d’exemple récents :

  • Les téléphones des réfugiés sont confisqués par la police qui accède à leurs données privées. Les effets personnes des réfugiés sont de plus fouillés régulièrement, leur tente et leur sac de couchage sont confisqués. Tout ceci viole l’article 22 de notre Constitution et le droit pour ces personnes à une vie privée.
  • J’ai déjà eu l’occasion de vous le présenter ici sur mon site, le Gouvernement prépare une loi sur les visites domiciliaires. Je rappelle en quelques mots que le Gouvernement MR/N-VA veut pouvoir aller perquisitionner chez les citoyens soupçonnés d’abriter des illégaux, sur demande de l’Office des étrangers, en violation totale du principe de séparation des pouvoirs. Voir ici pour mon article sur le sujet.
  • Le Gouvernement construit en ce moment des maisons familiales au centre 127 bis pour y enfermer des familles d’illégaux. Francken ne voit aucun problème à y enfermer des enfants, même en bas âge en totale violation de l’article 22bis de notre Constitution (qui protège les enfants), de la Convention internationale relative aux Droits de l’Enfant, de l’article 8 de la CEDH (droit à la vie privée et familiale) et plus généralement des règles fixées par le Conseil de l’Europe. Le monde entier s’est ému de Trump qui voulait enfermer des enfants mexicain alors que le Gouvernement belge se prépare à faire la même chose avec des illégaux…
  • Plus récemment, des journalistes de la RTBF qui faisaient justement un reportage sur ce centre 127 bis de Steenokkerzeel ont été arrêtés. Ils étaient pourtant clairement identifiables avec la caméra et le micro de la RTBF et ils n’ont pas arrêté de crier qu’ils étaient journalistes, en possession de leur carte de presse. Malgré cela ils ont subis une arrestation administrative et, plus grave, leur matériel a été confisqué. Ces faits graves qui violent la liberté de la presse ont valu une alerte de niveau maximal à l’encontre de la Belgique en date du 20 juin sur la plateforme du Conseil de l’Europe pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes. Nous parlons ici d’une menace à la liberté des médias épinglée par le Conseil de l’Europe, c’est extrêmement interpellant pour un État comme la Belgique !

Ainsi, la Belgique, qui était un modèle européen en matière des droits humains devient un État où les transgressions des règles constitutionnelles et internationales deviennent nombreuses et, de plus en plus, je le crains, la norme. Dans les mandats qui sont les miens, au Sénat mais aussi à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, je n’ai de cesse de tirer la sonnette d’alarme et d’avertir les autorités compétentes pour que ces violations ne restent pas impunies. Comme il est aisé pour notre pays de donner des leçons de démocratie à d’autres pays, européens ou non, alors qu’en ce moment même, nous violons diverses normes fondamentales ! 

Face à ces personnes qui fuient la misère de leur pays, la guerre et parfois une mort assurée, face à ces humains qui meurent de faim, qui se noient en traversant la mer, la seule réponse est la solidarité à l’échelle européenne. Ces humains en détresse n’ont que faire de querelles juridiques ou politiques stériles, pendant que le Gouvernement tourne le dos à ces gens, ils errent sans but dans nos parcs, pourchassés comme des bêtes. 

Il est temps de réagir, avant qu’il ne soit trop tard ! Lors de la dernière session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, j’ai eu l’occasion d’attirer l’attention du cas très alarmant de la Belgique. Je pèserai de tout mon poids pour que la démocratie demeure et que les droits de l’Homme soient respectés chez nous.

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