Au niveau de la politique de Coopération au développement de notre pays, assurer la sécurité alimentaire doit être une priorité.
La faim dans le monde continue d’augmenter ! C’est plus de 821 millions de personnes (une personne sur neuf) qui souffrent à présent de la faim et plus de 150 millions d’enfants qui accusent des retards de croissance.
Aujourd’hui, suite à débat important – que nous demandions depuis de nombreux mois – en commission des Relations extérieures de la Chambre sur les suites de la décision brutale du Ministre De Croo de supprimer en 2017 le Fonds belge pour la sécurité alimentaire (FBSA), j’ai défendrai la remise en place d’un groupe de travail parlementaire centré sur la sécurité alimentaire. Ce groupe de travail serait calqué sur le modèle multi-acteurs du FBSA : ONG, gouvernement, parlement, …
Le FBSA c’était quoi ? Le FBSA a été créé en 2010 comme successeur du Fonds belge de Survie et visait à intégrer toutes les dimensions de la sécurité alimentaire à ses programmes et, plus globalement, à donner un focus belge en matière de politique de développement.
Ce Fonds avait un budget 250 millions d’euros pour la période 2010-2022 issus de la Coopération au développement mais surtout de la Loterie nationale. Celui-ci avait été lancé et était piloté par le Parlement fédéral via un groupe de travail parlementaire qui fut notamment présidé par Patrick Moriau et moi-même.
Le PS a toujours été pour le maintien du FBSA comme étant indispensable pour son expertise et son approche multi-acteurs avec les ONG. Un maintien qui devait bien évidemment se faire à la condition d’une réforme de son fonctionnement afin de le rendre plus efficient et de tenir compte des éventuels écueils qui existaient.
Les auditions en commission ont confirmé notre craintes : l’abrogation du FBSA a eu un impact négatif important sur l’efficacité et la durabilité de ses activités. La nouvelle note stratégique pour l’agriculture et la sécurité alimentaire de 2017 prend quant à elle très peu en compte les éléments centraux de la stratégie FBSA qui avaient pourtant fait leurs preuves en se centrant sur une logique de marché. Une logique de marché qui ne semble pas porter ses fruits, qui ne tient pas compte des leçons du passé et des demandes de la résolution parlementaire et qui, pire, ne semble pas correspondre aux besoins des nouveaux projets lancés par notre pays dans plusieurs pays partenaires. On le voit, il semble que l’on fasse face à un beau gâchis, à du temps perdu et surtout à une efficacité perdue.
Les critiques du Groupe PS étaient donc bien fondées. Il est important de redresser la barre afin d’atteindre enfin nos ambitions essentielles pour le Groupe PS en matière de sécurité alimentaire tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif en tenant compte des leçons du passés, des objectifs internationaux et de la cohérence de nos politiques. Même si la suppression du FBSA est hélas consommée, il s’agit maintenant d’aller de l’avant.
J’espère dès lors que ma proposition recevra le soutien de mes collègues afin de remettre ce focus essentiel au cœur de l’action belge en faveur de la sécurité alimentaire.