Les enjeux de la transition énergétique

Dans la dernière publication du CRISP, intitulée La transition énergétique, on peut lire : « Développer une politique énergétique efficace et cohérente nécessite un effort d’anticipation considérable et une volonté d’imprimer pour le long terme les choix qui seront posés. » Cette étude est en cours d’analyse par l’Administration wallonne. Il n’est cependant pas nécessaire de réaliser une longue étude pour constater que la complexité institutionnelle belge, qui impose des prises de décision basées sur un travail de consensus et des processus décisionnels ralentis, est un frein aux avancées énergétiques.

Cette situation s’est également superposée à deux phénomènes plus ou moins concomitants : la libéralisation du marché a profondément modifié les relations entre les acteurs du secteur de l’énergie et la transition énergétique en cours déplace les nécessités d’investissements vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables (qui constituent des compétences régionales).

Cette situation complexe ne nous empêche pas, en Wallonie, d’avancer sur le sujet. La Région wallonne est effectivement en bonne voie pour atteindre ses objectifs 2020, que ce soit en réduction des émissions de gaz à effet de serre ou en énergie renouvelable. Le décret Climat, adopté en 2014, prévoit une diminution de ces gaz de 80 à 90% à l’horizon 2050 en Wallonie. Afin de se diriger vers cet objectif ambitieux à long terme, de nombreuses mesures ont été prises ou sont en cours. Citons, par exemple, la définition des quotas de certificats verts jusque 2024.

Récemment, le Gouvernement wallon a adopté la Stratégie wallonne à long terme pour la rénovation énergétique des bâtiments. De plus, l’Administration travaille activement à l’élaboration du Plan wallon Énergie-Air-Climat 2030 (PACE 2030), qui définira une série de politiques et de mesures à appliquer pour la période 2021-2030, sur l’ensemble des thématiques énergie, climat et air, comme son nom l’indique.

Au niveau belge, les Régions et l’Autorité fédérale travaillent en concertation, ce qui a donné naissance à l’Accord de coopération sur la coordination des activités liées à l’énergie, signé le 18 décembre 1991 par l’État et les trois Régions. Par ailleurs, le travail sur le Pacte énergétique belge se poursuit : le texte s’y rapportant devrait être adopté définitivement avant la fin de l’année 2017.

Au niveau européen, nous pouvons identifier le Pacte « 3×20 », adopté en 2009 et qui fixe les objectifs européens de 20% de réduction des émissions par rapport à 1990, une part de 20% d’énergie renouvelable dans la consommation finale brute et enfin une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique. En ce moment, les discussions et négociations portent sur le texte du Clean Energy Package, publié en novembre 2016, discussions auxquelles la Wallonie participe via la représentation permanente.* En parallèle, les États membres travaillent sur leur Plans Nationaux Énergie-Climat (PNEC), dont un premier texte est attendu pour fin 2017 et une version définitive pour 2019. Chez nous, ce travail est réalisé au sein de chaque entité (Fédéral ou Région) pour ses propres compétences, et coordonné au niveau national par un groupe d’experts de l’énergie et du climat afin d’assurer la cohérence du plan. Le volet wallon du PNEC sera constitué du PACE 2030.

 

*La représentation permanente signifie que des représentants sont présents dans chaque groupe de travail afin d’exposer le point de vue de notre pays au sein des discussions.

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