La sécurité alimentaire : un facteur clé pour un système commercial plus résilient, durable et inclusif

Ce 27 septembre, je représente la Belgique lors de la session parlementaire annuelle de l’Union Interparlementaire (UIP) qui se déroule à Genève. 

Durant mes différentes interventions et rencontres à l’Union Interparlementaire j’ai toujours eu à cœur de défendre nos valeurs socialistes et internationalistes reposant sur l’égalité, la lutte contre les discriminations et la justice sociale.

Un point très important est abordé lors de ce grand rassemblement : La sécurité alimentaire !

Au Parlement fédéral belge, avec le Groupe PS nous sommes en train de réfléchir à ces questions : comment renouer avec de véritables politiques de régulations ? Citons, par exemple, l’interdiction de la spéculation sur les marchés financiers des produits alimentaires.

La sécurité alimentaire est une priorité qui trouve un écho tout particulier à l’heure où le coût de la vie explose (énergie, alimentations,…), où de plus en plus de gens vivent ou risquent de vivre dans la précarité et où nos valeurs sont menacées par la montée des extrêmes et du populisme.

Pour la Belgique la Sécurité alimentaire est un thème majeur qui est à l’agenda de nos différents gouvernements depuis presque 50 ans. Le Parlement belge avait déjà été à la pointe dans les années 1980 en mettant en place un mécanisme financier : Le Fonds belge de survie, puis Fonds belge pour la Sécurité alimentaire, qui avait pour objectif de garantir la sécurité alimentaire dans les pays d’Afrique subsaharienne souffrant d’une pénurie alimentaire chronique. 

La sécurité alimentaire reste une priorité de l’actuelle Ministre de la Coopération au développement, elle s’est engagée à consacrer 15 % de son budget à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. 

Quelques chiffres pèsent plus que les mots pour décrire l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, en 2021 près de 10% de la population est touchée par la sous-alimentation. Un être humain sur 10 !
Ces chiffres en hausse publiés par l’ONU n’ont pas intégré encore les effets de l’invasion russe en Ukraine.

Les prix des denrées alimentaires ont augmenté dans le monde entier !

On le voit chez nous au supermarché, beaucoup de citoyens belges ne savent plus remplir leur caddie. Et dans certains pays du Sud, la situation est encore plus dramatique car la famine guette et ces Etats ne peuvent apporter l’aide alimentaire nécessaire face à l’emballement des prix.
Selon des études menées par des organisations de la société civile, L’articulation entre les problèmes de transports, les sanctions économiques qui touchent la Russie et les perspectives de chute de la production affole les marchés des matières premières agricoles. La spéculation financière vient exacerber cette flambée des prix. Le 16 mai 2022, la tonne de blé a atteint le record historique de 433 € la tonne sur Euronext. C’est deux fois et demie le cours de 2020. 

En parallèle, l’explosion des prix du gaz entraîne l’augmentation du prix des engrais azotés. Leurs prix ont triplé depuis janvier 2022, ce qui entraîne une hausse des prix des denrées alimentaires. Aux problèmes de transport et de baisse de la production à venir s’ajoute donc celui de l’explosion du prix des intrants agricoles. 
Le pire est donc encore très probablement à venir….
Si les prix augmentent de manière vertigineuse, c’est aussi parce que des spéculateurs fondent sur les marchés des denrées alimentaires et des matières premières. 
On le voit, des banques, des grands traders et des fonds d’investissements parient sur la hausse des prix du maïs, du blé, de l’orge, du colza, etc. 
Selon l’ONG Foodwatch, on peut déjà constater qu’en 2022, en 9 mois, deux grands fonds d’investissement agricoles ont déjà investi près de 1,2 milliard de dollars en 2022, ce qui est six fois plus que sur toute l’année 2021 et le niveau de spéculation sur les marchés du blé américain est au niveau de celui qui a provoqué les émeutes de la faim en 2008-2009.

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