La pollution ne s’arrête pas aux frontières linguistiques !

Plastiques dans la mer du Nord : la pollution ne s’arrête pas aux frontières linguistiques !

Ce vendredi, en séance plénière du Sénat de Belgique, j’ai plaidé pour que l’ensemble des entités de ce pays développent ensemble un plan d’action global assorti d’objectifs communs à court, moyen et long en matière de réduction des microbilles de plastique présentes dans nos cours d’eau.

Retrouvez l’ensemble de mon intervention ci-dessous ↓

« Chers Collègues,

Selon les estimations qui nous ont été fournies, 20 000 tonnes de déchets plastiques se retrouvent chaque année dans la mer du Nord. La pollution plastique est un fléau qui détruit partout notre environnement et qui n’épargne aucun cours d’eau. Cette pollution impacte la santé des Belges, que ce soit sur la côte, à Bruxelles, ou en Wallonie.

On le sait, l’accroissement de la proportion de microbilles de plastique dans nos cours d’eau favorise en effet leur ingestion par certains poissons : ce qui impacte négativement notre chaine alimentaire. Les auditions d’experts en Commission des Affaires régionales ont été éclairantes sur ce point. Les Nations unies ont par ailleurs calculé que le coût de la pollution par le plastique dans le monde s’élève à l’heure actuelle à 75 milliards de dollars par an. La tâche est immense.

Face à l’ampleur du défi qui incombe à notre humanité, la contribution du Sénat est certes marginale mais elle n’est pas inutile. Elle indique une ambition et des axes de travail concrets. Cette résolution souligne notamment – et nous nous en réjouissons – la volonté que l’ensemble des entités de ce pays développent ensemble un plan d’action global assorti d’objectifs à court, moyen et long terme en vue de réduire l’utilisation de plastique et la pollution plastique et accordant une place centrale à l’acquisition de connaissances, à la sensibilisation et à l’action sur le terrain. Elle poursuit aussi l’objectif de responsabiliser les producteurs en ce qui concerne les matériaux utilisés et le suremballage. Les votes exprimés en commission en ont témoigné : mon Groupe aurait souhaité une résolution plus contraignante en ce qui concerne l’utilisation des micro plastiques par ces producteurs, en particulier par la fixation de normes claires. Nous avons également souhaité une extension précise du champ visé par la résolution à l’ensemble des cours d’eau de Belgique.

On l’a dit : les microbilles de plastique impactent la santé des Belges, que ce soit sur la côte, à Bruxelles, ou en Wallonie. Cette proposition a été refusée et nous le regrettons.

Trois satisfactions néanmoins en ce qui concerne trois de nos amendements :

  1. L’extension du champ de la résolution à l’ensemble des microbilles de plastique était une demande de l’associatif : elle a été acceptée.
  2. Notre amendement visant à promouvoir la visibilité et l’utilisation de l’EU Ecolabel a été soutenu par la Commission. C’est un point important de cette résolution. Introduit en 1992, l’EU Ecolabel est comme vous le savez le label écologique européen officiel, reconnu par tous les pays de l’Union européenne ainsi que par la Norvège, le Liechtenstein et l’Islande. L’EU Ecolabel est fiable et offre une sécurité : tous les produits et services porteurs ont été contrôlés par des instances indépendantes afin de s’assurer qu’ils remplissent des critères environnementaux stricts. Néanmoins, ce label reste encore méconnu par de nombreuses entreprises belges et par les citoyens. Nous espérons promouvoir  rapidement la visibilité et l’utilisation de l’EU Ecolabel.
  3. Enfin, et c’est une de nos demandes qui est un acquis essentiel de la résolution pour nous : la résolution appelle à la mise en place d’un contrôle public de l’utilisation des microbilles de plastique, en particulier en ce qui concerne les produits à destination des enfants. Il est pour nous indispensable et urgent d’évaluer précisément et de manière indépendante l’utilisation des microbilles de plastique en Belgique.

D’aucuns dans cette assemblée doutent du rôle du Sénat. L’annonce hier par le Conseil des ministres, à l’initiative du secrétaire d’Etat à la Mer du Nord Philippe De Backer, d’un plan d’action fédéral des déchets marins devraient peut être les faire douter. Ce plan d’action comprend à la fois des mesures pour la prévention des déchets marins à la source et des mesures pour la dépollution de la mer. A ce stade, nous devons regretter à nouveau que cette initiative se focalise sur la mer du nord. Ce plan ne prévoit pas non plus un contrôle public de l’utilisation des microbilles de plastique. 

A la suite de la résolution du Sénat, ce plan devra être revu pour intégrer pleinement les mesures que nous défendons aujourd’hui. Le respect de la démocratie parlementaire est à ce prix.

Nous remercions pour conclure l’ensemble des intervenants auditionnés et les services du Sénat pour la qualité de leur travail.

Mon Groupe votera bien entendu cette résolution. »

 

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